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Ianick Raymond
OOPArt
Du 12 septembre au 17 octobre 2020
Vernissage le samedi 12 septembre de 13h à 16h30*
 

Amélie Laurence Fortin et Audrée Demers-RobergeRecueil de morceaux choisis 
Du 18 janvier au 2 mars 2019 

* Le port du couvre-visage est obligatoire et un nombre limité de personnes sera permis en même temps dans les espaces d'exposition.

** Afin de pouvoir se conformer aux directives de la santé publique, Arprim ne servira pas d’alcool ou de nourriture. Ceux et celles qui le désirent sont invité.e.s à se joindre à l’équipe et à l’artiste pour un après-vernissage festif, en toute distanciation, à la place publique extérieure adjacente à la Maison du développement durable (50, rue Sainte-Catherine Ouest) à compter de 17h. Apportez vos boissons et votre nourriture !

Depuis une dizaine d’années, Ianick Raymond se passionne pour la réalisation de tableaux qui se lisent en deux temps; d’apparence optique, leur complexité se révèle dans les détails de leur matérialité. Dans ce nouveau corpus, il accomplit une fusion si homogène entre la peinture et l’image imprimée, qu’il semble impossible de les distinguer. La forme variée des œuvres, les stratégies d’accrochage et les motifs de grille et de trame évoquent l’abstraction des années 60, par des références directes aux shaped canvas, à la peinture processuelle et à l’art optique, mais la répétition de motifs identiques suggère la reproductibilité propre au numérique. Le titre de l’exposition, Oopart, en tire son origine. Il signifie out-of-place artifact, un terme employé en archéologie pour désigner un objet ancien, bien souvent un canular, retrouvé dans un contexte incongru, anachronique ou impossible. Au-delà du jeu de mots avec op art (art optique), ce titre évoque le contexte dans lequel évolue la peinture aujourd’hui, son anachronisme artisanal permettant de questionner le fait main et l’industriel, la trace matérielle et son image.

Un même procédé préside à toutes les œuvres : un tableau a d’abord été peint, avant d’être numérisé puis réimprimé légèrement en décalage sur la même surface, avec une imprimante industrielle de haute qualité. Cette superposition du tableau et de son image génère des effets de mise en abîme, de moiré et de flou, formes de trompe-l’œil contemporains mystifiants issus de la dissociation de la couleur et de la matière. L’intégration est si fine que l’unique indice du processus de fabrication est le jet de l’imprimante, observable près des rebords arrondis de certains supports. 

C’est un questionnement sur les propriétés de la peinture en regard de l’image numérique qui a déterminé le choix de la palette, qui décline les couleurs de la quadrichromie : cyan, magenta, jaune et noir. Puisque la machine ne peut pas imprimer le blanc, l’artiste en a recouvert ses tableaux afin de créer des réserves au moment de l’impression. Il a ainsi savamment orchestré l’apparition de couleurs rares, occasionnées par la superposition de celles peintes et de celles imprimées. Leur vibration fait écho à l’éblouissante lumière des écrans où circulent aujourd’hui les reproductions des tableaux. La richesse de la couleur récompense l’attitude décomplexée du peintre face aux innovations technologiques, confiant que la peinture peut se renouveler à leur contact, comme l’a brillamment montré le travail de Wade Guyton sur la scène internationale.

Alors que Niele Toroni, dans les années 70, laissait l’empreinte de son pinceau no 50 sur les murs de la galerie pour désigner le contexte de présentation, chez Ianick Raymond cette marque soulève une réflexion sur la manière dont ce contexte nous fait percevoir une trace comme réelle ou imprimée. Pour déjouer nos attentes, il recourt à des effets de redoublement recherchés, tant à l’intérieur des œuvres qu’entre elles, et manipule avec finesse les indices d’unicité et de reproductibilité attribués à la peinture et à l’image imprimée. Oopart met ainsi en lumière la richesse de la peinture comme discipline, qui se réactualise aujourd’hui au contact des nouvelles technologies d’impression.
- Texte de Julie Trudel


Finaliste au concours de peintures canadiennes de RBC en 2011, Ianick Raymond a récemment terminé une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal (2017). Depuis dix ans, son travail est diffusé à travers le Canada et a pu bénéficier de nombreuses bourses. En septembre 2017, Raymond a réalisé son premier projet d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement pour l’Édifice Wilder – Espace Danse, situé dans le quartier des spectacles de Montréal. On peut retrouver ses œuvres dans plusieurs collections privées, corporatives et institutionnelles.
L’artiste remercie le Conseil des Arts du Canada pour son soutien au projet.

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Depuis dix ans, Julie Trudel a exposé à travers le Canada, en Europe et aux États-Unis, notamment à NARS Foundation (2018). Son travail et été retenu dans deux importants panoramas de la peinture actuelle : Entangled, two views on contemporary Canadian painting à la Vancouver Art Gallery (2017) et Le projet peinture à la Galerie de l’UQAM (2013). En plus de cumuler de nombreuses bourses de recherche et plusieurs résidences canadiennes et internationales, Trudel a été finaliste du concours de peinture canadien RBC à deux reprises (2011, 2012) et lauréate du prix Joseph Plaskett en peinture (2013). Elle est professeure de peinture à l’UQAM et est représentée par la Galerie Hugues Charbonneau à Montréal.


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Crédit photo : Richard-Max Tremblay 

Mots-clés: Exposition,, Arts visuels,, Belgo,, Peinture

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